Après la présidentielle mexicaine, un supermarché vidé avec des cartes d’achats du PRI

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http://www.rfi.fr/ameriques/20120705-apres-presidentielle-mexicaine-supermarche-vide-cartes-achats-pri
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Par RFI

Au Mexique, tout semble indiquer que le candidat du PRI, Enrique Peña Nieto a remporté les élections présidentielles. Les présidents de plusieurs pays dont François Hollande ont déjà félicité le gagnant. Le candidat de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, conteste ces résultats et va présenter des preuves de fraudes parmi lesquelles des achats de vote.

Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

Trois jours après l’élection présidentielle, une multitude de Mexicains se pressaient dans les grandes surfaces de l’enseigne Soriana pour faire leurs achats avec des cartes de débit distribuées par le PRI, le parti révolutionnaire institutionnel.

« On m’a donné cette carte en me disant qu’il y avait 500 pesos, 30 euros, confie Isabelle Marquez, et en réalité je me suis fait avoir, il n’y a que 100 pesos. Depuis une semaine, le PRI distribue des cartes de débit de Soriana, il y a tellement de monde que les gens se sont rués sur les produits, les rayons sont vides. Il y en a qui ont des cartes de 1000 pesos, de 400 pesos et d’autres de seulement 100 pesos et c’est mon vote qu’ils ont acheté pour à peine 100 pesos ! ».

Le PRI est accusé par la gauche d’avoir dépensé 70 millions de pesos, quelques 4 millions d’euros, pour acheter plus d’un million de votes dans le seul Etat de Mexico mais cette opération aurait également eu lieu dans les 21 Etats contrôlés par le PRI. Pour Sergio Aguayo, observateur électoral, le combat de la gauche est perdu d’avance : il sera très difficile de démontrer que ces cartes de débit ont été échangées contre des votes car le tribunal électoral est extrêmement exigeant sur le fondement de la preuve. Il étudiera les plaintes déposées mais considère déjà que les élections ont été exemplaires et qu’Enrique Peña Nieto en est le vainqueur.

Mexique : la présidence achetée
http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201207/03/01-4540377-mexique-la-presidence-achetee.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4540405_article_POS1

Françoise Roy
Écrivaine et traductrice, l'auteure habite le Mexique depuis 24 ans.
La Presse

Le Mexique, une démocratie? Faites-moi rire. La démocratie n'est-elle pas une exigence que les pays des économies dites périphériques doivent remplir pour être acceptés au sein de la communauté des nations civilisées?

Voter est un devoir citoyen, droit acquis irréversible, preuve de développement moral et de tolérance. C'est le discours officiel que l'ont tient avec grande fierté depuis l'avènement au pouvoir du parti de droite en 2000, après 70 ans ininterrompus de domination d'un seul parti, processus que le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa a qualifié de «dictature parfaite».

En tant que Québécoise vivant au Mexique depuis longtemps, j'en suis venue à la conclusion que le suffrage basé sur les convictions politiques individuelles est un mirage de bien-pensants, un luxe que ne peuvent s'offrir que les États de droit. Un pays comme le Mexique, qui possède un des plus hauts taux d'assassinats de journalistes au monde et où plus de 50% de la population vit sous le seuil de la pauvreté, ne peut s'orner d'une telle manifestation de civilité, produit d'esprits illustres qui n'ont connu ni la faim ni la violence. Malgré son image souriante achetée à coup de pots-de-vin versés aux médias, malgré sa rhétorique de réconciliation nationale, sa coiffure impeccable, ses belles paroles vantant la démocratie et la liberté, le nouveau président élu dimanche l'a été, en partie, grâce au vote «acheté». Belle invention du parti qui vient de reprendre le pouvoir. Il faut bien se moderniser, se refaire une beauté. Plus besoin de faire assassiner votre adversaire politique ou d'envoyer des commandos armés voler les boîtes de scrutin: les armes à feu sont effroyablement salissantes (après les 60 000 morts officielles qu'a fait la «guerre» contre le crime organisé menée par le président sortant, le peuple mexicain ne le sait que trop…). En outre, les meurtres politiques donnent très mauvaise presse dans les pays riches.

Monter démocratiquement sur la chaise présidentielle, ici, est beaucoup plus simple que de se rendre coupable de fraudes d'envergure: vous n'avez qu'à profiter (de façon éhontée) de la misère du peuple, de son ignorance savamment maintenue. Il suffit d'aller dans les quartiers populaires et d'offrir à qui est prêt à vendre son esprit pour un vil sac, quelques billets de cent pesos (8$) en échange de son intention de vote ou de sa carte d'électeur. Une pratique plus que courante lors de la dernière campagne électorale, impeccablement efficace, que les autorités électorales, de connivence avec le pouvoir, ont préféré ne pas condamner.

Le stratagème a pourtant été dénoncé à de nombreuses reprises, vidéos et témoignages à l'appui. Mais le silence est une chose bien utile quand on protège le pouvoir.
algré son image souriante achetée à coup de pots-de-vin versés aux médias, le nouveau président Enrique Peña Nieto élu dimanche l'a été, en partie, grâce au vote «acheté».

PHOTO : CLAUDIA DAUT, REUTERS
http://www.youtube.com/watch?v=dHezFksIM68&feature=youtu.be

Le nouveau président mexicain, un pantin aux mains des cartels ?
Mercredi 4 Juillet 2012 à 12:00 | Lu 7941 fois I 10 commentaire(s)

Régis Soubrouillard – Marianne

Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales En savoir plus sur cet auteur

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Elu président du Mexique, Enrique Pena Nieto a promis de poursuivre la lutte contre les cartels et de rompre avec les moeurs historiques de son parti en la matière. Corruption, connexions douteuses, le parti Révolutionnaire Institutionnel a largement participé de la montée en puissance des cartels. derrière la bonne volonté et son sourire ravageur, le nouveau président mexicain pourrait bien n'être qu'un pantin aux mains des cartels.

Dario Lopez-Mills/AP/SIPA
«
Ce serait la pire des chose qui pourrait arriver au Mexique car il n est pas prêt et surtout il est ignare et corrompu », mort avant le scrutin, l’écrivain mexicain Carlos Fuentes n’aura pas eu l’occasion de voter, mais son choix était fait, semble-t-il.

Le peuple en a décidé autrement. Avec ses airs de dandy propre sur lui surgominé sourire ultra-bright, Enrique Pena Nieto a tout du gendre idéal. Pourtant, le nouveau président mexicain traîne une réputation autrement plus sulfureuse qui fait dire au magazine américain Foreign Policy que le « beau gosse mexicain est plus dangereux qu’il n’y paraît ».

Pour ses détracteurs, cet avocat de 45 ans, n’est que la face médiatique et superficielle d’un retour des vieux démons de l’autoritarisme et de la corruption ayant marqué une bonne partie de l’histoire du parti dominant au siècle dernier.

Ayant montré ses limites à diverses occasions lors de la campagne, notamment sur la politique étrangère ou le montant du salaire minimum, incapacité à citer les trois titres de livres qui ont marqué sa vie, hormis la Bible évidemment…
Des bévues dignes des « meilleurs » candidats aux primaires américaines.

Le PRI, un parti à l'origine de la montée en puissance des cartels
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Président par défaut, l’élection d’Enrique Peña Nieto, est largement dûe à l’échec de son prédécesseur, Felipe Calderón dans la lutte contre le crime organisé qui a coûté plus de 60 000 morts au pays. Un phénomène que le New Yorker a qualifié de « guerre civile de basse intensité ».

Le nouveau président devra surtout montrer son aptitude à rompre avec les méthodes habituelles de gouvernement du Parti révolutionnaire institutionnel frappées du sceau du clientélisme et de la corruption. « La lutte contre la criminalité va continuer avec une nouvelle stratégie visant à réduire la violence et à protéger, avant tout, la vie des Mexicains. Il n'y aura ni négociation, ni trêve » a-t-il promis sitôt les résultats des élections connus.

Reste le passage à l’acte, c’est que le PRI a un passif relativement lourd en la matière. Dirigeant le pays de 1929 à 2000, c’est essentiellement grâce à l’existence de connexions occultes entre certains membres du PRI et les trafiquants que des groupes de mercenaires se sont installés dans le pays, professionnalisant et militarisant le trafic de drogues, pour faire régner peu à peu la terreur dans le pays. Ministres, gouverneurs d’Etats, directeurs de police judiciaire, militaires hauts-gradés, l’étendue des réseaux des cartels est sans limites jusqu’aux « secrétaires particuliers des deux derniers présidents» ayant appartenus au PRI.

Un président dans les mains des cartels ?
Dans un article du Monde Diplomatique du mois de juillet intitulé « Mexico recule contre les cartels », le journaliste Jean-François Boyer donne un aperçu terrifiant d’un pays gangrené par les trafics.
La drogue n’est plus seulement exportée aux Etats-Unis, elle menace l’Etat et ses institutions. Et de citer l’exemple anecdotique d’une fouille effectuée par des policiers dans la prison d’Acapulco : une centaine de kilos de marijuana, des télés, une vingtaine de prostitués dorment avec les détenus, lecteurs CD, coqs de combats, paons royaux, le animaux de compagnie préférés dans les cartels.

De multiples zones d’ombres demeurent néanmoins dans le CV trop parfait de ce président aux allures de gravure de mode.
En 2010, l’homme s’est remarié avec une actrice de telenovela travaillant pour Televisa et rencontrée alors qu’elle participait au tournage d’une des spots de promotion de sa campagne électorale dans l’Etat de Mexico.
La connivence ancienne entre Enrique Peña Nieto et Televisa, la principale chaîne de télévision mexicaine, a été un des chevaux de bataille du mouvement étudiant #YoSoy132, apparu courant mai contre le retour du PRI au pouvoir. Selon le quotidien britannique The Guardian qui a eu accès à à 200 pages de documents internes de Televisa, il se serait ainsi assuré financièrement une couverture nationale favorable dès 2005.

Surtout, Enrique Pena Nieto ne pourrait être qu’un joli pantin présentable mais un président aux mains liés dans un pays où les pouvoirs clientélistes locaux, notamment les gouverneurs des Etats se comportent comme des seigneurs féodaux et cohabitent très bien avec les cartels qu’ils ont contribué à installer.

À 45 ans, le PRI Enrique Peña Nieto a peut-être été le plus jeune candidat dans la course, mais il n'existe aucune preuve qu'il représente réellement quelque chose de nouveau. « Au contraire, tout ce que nous savons de lui suggère qu'il va ramener les pires traditions de l'opacité, la corruption, et de l'intolérance » tranche Foreign Policy.
http://www.marianne2.fr/Le-nouveau-president-mexicain-un-pantin-aux-mains-des-cartels_a220385.html

http://www.informador.com.mx/jalisco/2012/376983/6/ralph-murphine-asesor-de-500-campanas-politicas-en-el-iteso.htm
Asesor de Peña nieto
Ralph Murphine asesor de 500 campañas políticas, en el ITESO
El consultor político ofreció la charla Estrategias de ataque y defensa en la comunicación política

Ha asesorado a políticos de Guatemala, Honduras, El Salvador, Costa Rica, Panamá, Colombia, Venezuela, Ecuador, Perú, Paraguay, Bolivia, Argentina y Brasil
TLAQUEPAQUE, JALISCO (17/MAY/2012).- En el mundo de la consultoría política en Estados Unidos y América Latina hay un hombre que, dicen los que saben de esta materia, ha marcado la pauta; es "el pionero", aseguran muchos. Hoy, Ralph Murphine fue como rockstar durante el primer día de actividades de la Cumbre Mundial de Comunicación Política 2012, que se realiza en el ITESO. Por donde caminaba lo detenían para saludarlo, conversar y tomarse fotos con él.

Es de nacionalidad estadunidense y su carrera como asesor político comenzó hace 45 años, incluso antes fue voluntario en la campaña presidencial de John F. Kennedy. Durante su trayectoria ha asesorado a 500 candidatos a cargos de elección pública en Guatemala, Honduras, El Salvador, Costa Rica, Panamá, Colombia, Venezuela, Ecuador, Perú, Paraguay, Bolivia, Argentina y Brasil. Algunos nombres que figuran en su larga lista de asesorados son Mijaíl Gorbachov, presidente ejecutivo de la Unión Soviética de 1989 a 1991; el presidente venezolano Hugo Chávez, quien lleva en el cargo 13 años, y el ex presidente peruano Alberto Fujimori, quien actualmente se encuentra cumpliendo una condena por crímenes de lesa humanidad y corrupción.

México también es conocido para él, ha asesorado a varios políticos de Puebla, como el priista Manuel Bartlett, o en Jalisco a Arturo Zamora durante la campaña por la gubernatura que perdió frente al actual mandatario, Emilio González Márquez, y del que aseguró que fue víctima de la "guerra sucia".

El consultor político ofreció la charla "Estrategias de ataque y defensa en la comunicación política", durante la que abordó además de sus técnicas varios casos mexicanos, como el escándalo de pederastia que envolvió al ex gobernador de Puebla, el priista Mario Marín, y el episodio en el que el político mexicano Jorge Hank Rhon dijo que el "animal" que más le gustaba eran las mujeres. En ambos casos, indicó, hubo una mala estrategia de defensa, la cual hizo que ambas situaciones se volvieran en un tema de escala nacional y de tal magnitud.

Cuestionado sobre las estrategias de los actuales candidatos a la Presidencia de la República, aseguró no estar muy enterado del tema, pero agregó que cuando Enrique Peña Nieto no supo decir los títulos de libros que marcaron su vida fue un "claro autoataque".

Mediante un comunicado de prensa del ITESO, se da cuenta de la entrevista que se le realizó:

Apenas van 12 años de gobiernos presidenciales del PAN y las encuestas parecen indicar que perderá este año, ¿cuál fue el error?

"A mí me parece que fue una decisión de estrategia, de nivel mundial, de un hombre [Carlos Salinas de Gortari] que conoce, que decide: 'mira, vamos a estar mejor en poco tiempo si permitimos al PAN hacer un desarrollo, no son tan diferentes [a nosotros el PRI], y ellos no van a tener control, nosotros todavía tenemos un gran poder de estructura en el Congreso y varios gobernadores que no vamos a perder' […]. Es una estrategia de 10, 12 años, con cierto costo, pero ¿qué va a pasar?: regresan al poder, el PAN debilísimo, el PRD […] contaminado por priistas y también por la repetición de Andrés Manuel [López Obrador]".

¿En esta estrategia de ataque-defensa, se vale de todo: rumores, desacreditación, especulación? ¿Cuál es límite?

No sé cuál es, pero debe ser un límite ético […]. Hay límites, eso [la guerra sucia] no está ayudando a la democracia, por qué ¿qué estás diciendo?: 'Tienes que votar por mí porque él es malo'.

Pero "la guerra sucia" parece que no está alejada del trabajo de Murphine. En 2001, fue acusado por el PRD de encabezar una estrategia de este tipo en Michoacán, contra Lázaro Cárdenas Batel. (http://www.jornada.unam.mx/2001/10/03/044n2est.html).

Se le relaciona con políticos controvertidos como Chávez o Fujimori. ¿Es de enorgullecerse o más bien de avergonzarse de haberlos asesorado?

No es una vergüenza […] por que no hay cómo garantizar su desempeño, y yo no soy juez.

¿Toma en cuenta los antecedentes de sus clientes? ¿Le importa lo que sucede después de lograr que los políticos a los que asesora ganen las elecciones?

Claro, en Estados Unidos yo tenía amigos que trabajaban con George Wallace, que era gobernador de Alabama, racista totalmente, que cerró escuelas a los negros, famosísimo, que se oponía a las marchas de los derechos humanos. Con ese tipo de personas yo no voy a trabajar […]. Tiene que ser obvio que no se debe de trabajar con candidatos que son criminales o corruptos, pero cómo se puede saber, yo no tengo poder de hacer investigaciones, si es algo más o menos conocido yo no voy a hacerlo.

¿Cómo califica a la clase política en México?

Como en cualquier parte del mundo, la gran mayoría están intentando. De vez en cuando te encuentras con políticos que solo buscan su interés, pero no es tan frecuente como dice el rumor.

¿No se ha cansado de trabajar con políticos?

Yo soy político, estoy trabajando con mi propio animal […]. Esto (es) un servicio, ayudar a la gente.

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